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Un thème vient d’être choisi ! Plus qu’à écrire…
Mais voilà ! Ce n’est pas évident. Alors voici peut-être quelques rappels et quelques idées qui vont vous mettre sur la voie d’un griffonné…
→ Il existe des trucs et astuces ?
→ Et si je suis pas très à l’aise ?
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→ C’est quoi l’idée ? 🔝
Si vous ne connaissez pas cette difficulté, tant mieux ! Mais à vrai dire, je crois que l’extrême majorité des gens souffre de ce phénomène quand ils veulent écrire : nous sommes envahis par la posture de l’écrivain. Il suffit de se mettre devant une feuille, de prendre un stylo, ou de poser les doigts sur un clavier d’ordinateur, se dire, bon, qu’est-ce que j’écris et PAF ! On se voit dans la posture de l’écrivain génial… avec le génie en moins (sans offense). Alors là, c’est le vide. Toute notre créativité est inhibée, et l’envie d’écrire se résorbe dans une angoisse diffuse. Quoi ! pas vous ? Eh bien moi si. « Tout est dit et il n’y a plus rien à dire » écrit La Boétie. Vous voyez, lui aussi, il connaît.
L’idée de griffonner quelques mots, c’est d’échapper à ça. Vous n’êtes pas en train d’écrire, vous griffonnez. Comme un flâneur des villes ou un explorateur de terres exotiques qui prend quelques notes sur le vif, et qui part de quelque chose à saisir, cette chose que lui a vue, peut-être infime, peut-être dérisoire, mais qu’il a remarqué, lui, et son regard la gonfle d’importance, cette chose, qu’il ne faut pas laisser s’évanouir lentement dans l’oubli et l’indifférence. Il faut la partager.
Ce regard qui donne de l’importance aux choses, ça s’appelle un point de vue. Et l’idée des griffonnés, bien loin de celle d’un concours d’écriture, d’un cours, d’un atelier même, ce n’est pas de former des écrivains (même si vous allez certainement apprendre à travers cette expérience), ni d’évaluer l’éventuelle qualité littéraire des textes (même si elle existe). C’est la valeur de la coexistence de différents textes, qui nous réunit. Parce qu’un texte sur un thème est un texte sur un thème. Mais une multitude de textes sur un thème donné créent quelque-chose de nouveau : ils dilatent le thème, l’emplissent de sens, de possibilités, de visions… et ce thème plat devient un objet pluridimensionnel, riche de multiples facettes. Et ça, on ne peut pas le faire tout seul. Ça, c’est la rencontre de différents points de vue sur le monde.
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→ Comment j’écris ? 🔝
C’est bien beau tout ça mais comment j’échappe à la posture de l’écrivain ?
Bon, les conseils que je propose visent plus particulièrement ceux qui (comme la plupart) n’écrivent pas régulièrement ou pas du tout. Bref, ceux qui le souhaitent.
Tout d’abord, évitez de vous mettre mal à l’aise en vous installant exprès pour écrire, façon « bon, c’est quoi le thème déjà ? Ah oui. Bon. Alors, qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur raconter… et qu’est-ce qu’on va penser de moi… » (Voie sans issue. Faites marche arrière).
Au lieu de ça, essayez de garder ce thème, juste le thème, en tête. Sans y réfléchir. Puis, au cours des heures, de vos journées quotidiennes, vous allez nécessairement vivre des expériences qui peuvent entrer en résonance avec ce thème. Alors là, vous tenez peut-être une piste. Peut-être pas, mais qu’importe ! Prenez un morceau de papier et griffonnez quelques notes « idée du truc, quand je suis sorti de la maison » ou « Gertrude qui se marre en voyant le bidule ». Laissez les notes dormir ensuite. Oubliez. Laissez en venir d’autres. Ne vous cassez pas la tête. C’est un petit jeu qui peut devenir très amusant au bout du compte.
Quand vous avez collectionné différentes petites notes, ou quand l’envie vous prend, vous pouvez développer ce qui vous a intrigué, ou intéressé, au sujet de la bidonnade de Gertrude. Ou vous pouvez faire converger toutes vos petites notes dans un même texte, faire ressortir un point commun. Ou partir d’une remarque et dériver vers autre chose en vous laissant aller… en osant dire, simplement, ce que vous pensez.
Une technique concrète qui dépanne bien quand on a calé. Vous pouvez formuler simplement votre point de vue ainsi : « Pour moi, [le thème], c’est… ». Ça peut donner, en fonction de vos notes : « Pour moi, l’incongru, c’est Gertrude qui se bidonne. » Et voilà, c’est un texte. Boum. Et il participera à merveille à la profondeur et densité du nuage de textes.
Si vous avez plein de notes, vous pouvez même faire une liste, basée sur une figure de style très appréciée pour ses nombreuses vertus : la répétition :
« Pour moi, l’incongru, c’est Gertrude qui se bidonne.
Pour moi, l’incongru, c’est le pigeon qui vient toujours vous emmerder à vélo.
Pour moi, l’incongru, c’est ce président qui répète les même débuts de phrases.
Pour moi, l’incongru, c’est le sourire échangé avec ce visage inconnu.
Pour moi, l’incongru, c’est le début d’un texte. »
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→ Il existe des trucs et astuces ? 🔝
Chacun a son propre rapport à l’écriture.
Mais tant que ce rapport est neuf, bancal, pas tout à fait établi ni serein, il peut être utile d’essayer différentes approches, afin de prendre ses marques et se sentir plus à l’aise.
Ici, on vous propose d’une part de ne pas hésiter à utiliser des « outils » : un simple dictionnaire, par exemple, peut être une grande source d’inspiration.
Retrouvez une brève liste d’outils très pratiques > ici.
D’autre part, l’écriture permet différentes approches. En voici une notamment, originale, qui peut débloquer par son aspect spontané et non linéaire. Retrouvez-la > ici.
Enfin, que ce soit pour vous lancer dans l’écriture ou pour interroger votre texte, vous pouvez directement poser une question sur les_griffonnes@laposte.net
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→ On va se voir ? 🔝
Oui.
Discutailler, de plein de choses. De votre expérience d’écriture. Comment c’était pour vous ? Puis partager des textes, qu’on a écrit ou qui ont été écrit (plus ou moins lié au thème) et qu’on a envie de faire connaître. Discuter du thème, de tout ce que nos points de vue lui ont apporté. De ce qu’on a gardé de tout ça. Proposer d’autre façons d’écrire. Et puis il faudra bien proposer des thèmes pour une prochaine fois !
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→ Et si je suis pas très à l’aise ? 🔝
C’est très compréhensible, et ça va pas durer.
D’abord, en m’envoyant le texte, précisez dans le mail les éléments suivants :(copiez collez dans le contenu du mail)
– Texte anonyme : Oui / Non
– Texte signé d’un pseudo : Oui / Non. Lequel : ……………….
– Relecture orthographique : Oui / Non
– Lecture laissée à un lecteur : Oui / Non
En laissant la lecture de votre texte à quelqu’un d’autre, vous permettez que votre texte soit partagé sans avoir à le lire vous-même. Si vous le voulez, ça vous permettra aussi de rester anonyme parmi la foule. Comme Batman. Quelqu’un lira votre texte à voix haute. Aussi pourrez-vous lire celui de quelqu’un d’autre. Cela permet encore aux personnes qui ne peuvent pas se rendre sur place d’être entendues. Et puis je suis à l’écoute, aussi, de toute question, requête, inquiétude, signal de détresse, expression de désespo… Oh, hé, hein, bon.
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→ Et si je me sens génial ? 🔝
Formidable.
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